Après un voyage de nuit plutôt agité (ça semblait une bonne idée d'enchaîner notre arrivée à Andahuaylas avec un bus de nuit pour mieux faire passer les 10h de trajet). Sauf qu'on ne nous avait pas précisé que c'était encore une route de montagne avec des virages en épingle et plusieurs cols à passer ! L'estomac dans les talons, la nuit a semblé très courte. J’imagine qu'il y avait aussi de quoi être blême de peur si on avait pu voir la route, les précipices tout en tenant compte de la conduite "sportive" du chauffeur ! Enfin, on est arrivé sain et sauf à Cusco, il n'était que 5h30 du mat. dimanche 30 octobre.
Rues désertes et bars fermés, on a attendu 7h30 pour commencer à frapper aux portes des auberges. Malheureusement toutes celles bien notées étaient complètes. Comme on souhaitait y séjourner au moins une semaine nous voulions qq chose de sympathique et de cocooning. A défaut, on a trouvé une chambre à 2 pas de la place d'armes qu'on rebaptisera notre "chambre froide" tellement on a eu froid (je crois un petit 10 degrés). 10h on a déjà les clés alors c'est sieste sans sommation.
Pendant notre parcours, on peut dire que nous sommes allés crescendo dans la taille des places d'armes et la beauté du patrimoine colonial. Cuzco est un mélange de bâtiments espagnols, de balcons en bois et d'églises mais aussi des vestiges incas. On retrouve de magnifiques murs aux blocs de pierre ajustés de façon étonnante. Le quartier de San Blas a beaucoup de charme, il s'accroche à la colline au pied de la place d'armes alors évidemment il faut encore monter des rues pavées ou des passages en escaliers. C'est sportif ! En poursuivant notre visite, nous sommes montés jusqu'au site de Sacsayhuaman (et oui encore monté !) qui domine toute la ville. C'est impressionnant et inratable. La taille des blocs de pierre sont gigantesques et on se demande bien comment les incas les ont soulevés et déplacés sachant qu'ils ne connaissaient pas la roue. Il n'y a aucune réponse à ce jour.
Halloween s'approche et cette fête est attendue avec impatience par les péruviens. Le soir du 31 la place est noir de monde, déguisé ou pas, de 1 an jusqu'à 77 ans, même les chiens portent un déguisement. Ça va picoler et crier toute la nuit. Bonjour les cadavres (de bouteilles) le lendemain matin devant notre auberge. On s'en fout, on quitte notre frigo pour le Machu Picchu, et ça c'est trop chouette.
Comme on n'a toujours pas trouvé de logements à notre goût, nous avons décidé de quitter la ville et de faire la visite de la vallée sacrée étape par étape (au lieu de rayonner depuis Cuzco). Alors, suite au prochain épisode.
ECRIT PAR SANDRINE
NOVEMBRE 2016
Machu Picchu : 2430m
Aguas calientes : 2040m
Expédition pour le fameux MP mercredi 2 novembre. Nous avons choisi cette date parce que la météo était particulièrement favorable ce jour-là.
Expédition n'est pas un vain mot. Il y a la formule "luxe et confort " et la formule économique. Évidemment nous avons choisi cette dernière. Parce que, aussi, il y avait de la marche et qu'on n'est pas encore à classer dans les vieux impotents et qu'il nous semble que le MP se mérite pour l'apprécier à sa juste valeur. Tout un challenge !
Comme nous avons du temps, ce sera en 3jrs 2 nuits (bon choix) ça nous a laissé le temps d'en profiter pleinement au lieu de le faire à la course. On a acheté à Cusco le trajet bus A/R pour Hidroelectrica, 2 nuits d'hôtel à Agua Caliente et bien sur les billets d'entrée pour le MP. Pas besoin de réserver à l'avance à cette période contrairement aux rumeurs.
Le trajet pour rejoindre le point de départ a été bcp + éprouvant que l'on pensait. En fait, il a fallu faire 6h de minibus entassés et surchauffés, passer un col à 4200m avec qq plaques de neige sur les bas-côtés, prendre une piste étroite et poussiéreuse pendant 1h30. Cette piste est hallucinante. On ne comprend pas pourquoi la seule route qui donne accès à un site touristique majeur et empruntée chaque jour par des centaines de véhicules est aussi dangereuse. Il y a des ravins à pic sans aucune barrière alors que 2 voitures ne se croisent même pas. On a des sueurs froides dans les virages. Étonnant aussi la végétation, alors que nous sommes en altitude, elle est tropicale, champs de bananiers, manguiers et avocatiers. Heureusement nous avons eu la chance d'être devant (sinon c'était nausée assurée) et tout le temps de sympathiser avec Christel et Guy avec qui nous passerons tout le reste de journée et la soirée. Enfin libérés de cette boite à sardines, il restait à marcher 3h le long de la voie ferrée avec nos sacs à dos de 20 litres (sauf qu'on nous avait dit qu'il y avait 1h30 seulement de marche). C'est sûr, la balade est jolie, entourée de forêt type jungle, sans compter la traversée de tunnels dans le noir ou passage de ruisseau en équilibre sur les rails. Mais c'est long. Pour couronner le tout, les mouches flyers attaquent ceux qui n'ont pas de répulsif. On est arrivé à Aguas Caliente de nuit, il était temps. L'hôtel « la rocca » ne casse pas des barres. D'ailleurs la ville non plus : hyper touristique et de mauvaise qualité. Mais bon c'est le passage obligé pour le MP, ils en profitent.
Le deuxième jour est entièrement consacré au MP et j'avais vraiment hâte d'y être enfin. Alors levés tôt pour attaquer la longue marche d'approche. La vache ! 1h30 de grimpette à 45% ça arrache, que des marches irrégulières ! On est en sueur sous la végétation dense qui recouvre tt le flanc de montagne jusqu'en haut. Après le passage de contrôle au milieu de la foule (arrivée majoritairement en bus, eux), l'arrivée est spectaculaire et d'un coup on se sent seul au monde et privilégié. On a beau l'avoir déjà vu en photo, on se prend une bonne claque en découvrant le fameux panorama sur le Machu Picchu. Je ne sais pas si l'émotion était décuplée par tous les efforts pour y parvenir mais c'est en éclatant en sanglots que je réalise que nous y sommes vraiment, que c'est pour de vrai, il est là sous nos yeux sous nos pieds ! Il n'a été découvert qu'en 1961, il y a plusieurs théories sur le rôle de ce site dans la civilisation inca mais aucune certitude. Le MP est encore entouré de mystère... On prend notre temps pour parcourir les moindres recoins. Il y a encore énormément de marches pour passer du point de vue depuis la cabane du gardien au temple du soleil, jusqu'à la place sacrée et au temple du condor. Une belle pelouse recouvre les grands espaces, les lamas laissés en liberté broutent inlassablement et l'entretiennent. Ils font aussi l'attraction du site. Une petite balade facile et à l'ombre permet d'imaginer un des nombreux sentiers inca et les accès périlleux jusqu'au "puente inca". L'orage gronde au loin, il faut redescendre et cette fois ce sont les genoux qui trinquent. On a bien mérité notre bière "cusqueña" et la grasse mat. le lendemain. Oh faut pas oublier, on est en vacances aussi !
C'est un petit village incas qui a su garder la structure de l'époque avec des rues en blocs de pierres ajustés le long desquelles s'écoulent des petits canaux d'eau. C'est tout simplement romantique. On adore ! Les maisons aux cours intérieures et jardinets cachés sont construites sur les fondations de murs incas si typiques.
En 4 jours sur place nous avons pris notre temps et visité les environs. Il y a tout d'abord le fort qui domine la cité (Encore tout en marche d'escaliers aux enjambées de géant), et des blocs de pierre de plusieurs tonnes qui semblent impossible à soulever et pourtant ils ont été hissés jusque-là.
On a trouvé le bon plan pour déjeuner à midi en allant fréquenter les cantines au-dessus du marché. Nous y sommes les seuls gringos et justement on adore ça et la cuisine est authentique et goûteuse pour 6 soles le menu (soit 1,60€) : une soupe, un plat principal bien garni et un "rafraichissment" fait maison.
Parlons de la rando jusqu'à la carrière inca qui est indiquée comme une simple" balade" dans le Lonely. Mon œil ! Boucle de 5h de marche, sous le cagnard et au milieu d'une belle variété de cactus. Évidemment, la récompense est en haut avec une vue sublime sur la vallée sacrée et les sommets enneigés de la cordillère. Mais bon, il faut se rendre à l'évidence il n'y a rien de facile ici.
Chinchero
Ollantaytambo est trop mignon et un bon point de départ pour découvrir par ses propres moyens (et l'aide qq collectivo et taxi) Chinchero, les cercles de Moray et les salines. C'est la surprise à Chinchero, on y allait pour voir le marché (car nous sommes dimanche et normalement les villageois aux alentours y descendent en tenue traditionnelle) et on y a trouvé une église incroyablement bien conservée. Les peintures d'origine sur les murs, les tableaux de l'école de Cuzco et encore toutes les décorations ont été protégées des pillages par les fidèles.
Le marché est haut en couleurs mais il y a bcp d'articles pour touristes. Le coin cantine reste dans son jus et c'est l'occasion de gouter le rocoto (poivron farci et frit dans une pâte à beignets) et le chicharon (cochon frit) accompagnés d'énormes grain de maïs, de fèves et de différentes patates. Un délice.
Dans un coin il y a les vendeurs de ballots d'herbes fraîches, on apprendra que les gens l'achètent pour nourrir les lapins et les cochons d'inde (qui seront mangés à leur tour !)
Moray
Avec l'aide d'un taxi la visite se poursuit par les étonnants cercles incas de Moray qui servaient à la recherche agronomique. Au nombre de 3, ça fait un peu le retour de XFile ! M'enfin c'est vite bouclé.
Les salines
Vraiment le plus beau ce sont les salines. Alors évidemment c'est le défilé des minibus et des taxis, "tout le monde descend 40mn d'arrêt !" Ça perd de son cachet. Et pourtant, les familles travaillent encore de génération en génération sur ses parcelles, avec des outils simples en bois et des paniers en osier puis ils revendent eux-mêmes leur production. C'est marrant j'ai plongé ma main juste à la sortie de la source d'eau qui alimente tous les bassins, d'abord elle est chaude, puis au gout elle est hyper salée (voilà d'ou vient le sel) et après 2 mn que l'eau se soit évaporée j'avais la main toute blanche. Heureusement que je n'avais pas de bobo, j'imagine que ça m'aurait fait drôlement mal. Pfff quelle bêtise.
Demain nous partons à Pisac, toujours dans la vallée sacrée
Pisac : 2972m
Pisac est rapidement joignable depuis Ollantaytambo, ou nous étions, en changeant 2 fois decollectivo(minibus qui s'arrête à la demande).C'est toujours un moment de proche intimité avec les locaux, odeurset scène de vie des mamans avec leur enfant. C'est avec gêne que j'évoque mon voisin de derrière qui refoule du goulot à chaque fois qu'il tousse !
Enfin bref, 2 jours d'arrêt sous un temps maussade. Ce n'est pas grave c'est l'occasion de remettre le site à jour maintenant qu'il est réparé, de faire une super sieste et de s'adonner "aux joies" du marché touristique. Il n'a pas bcp de sens même s'il fait partie des principales attractions. Tous les stands offrent la même chose, certainement pas "fait-mains". En plus, les stands envahissent la place, elle disparaît sous les bâches en plastique c'est bien dommage.
Bon, on avoue, on pouvait visiter le fort qui surplombe la ville par un chemin de 2h de marche mais on a préféré le taxi et redescendre à pieds. On a bcp mieux profité de la balade. Encore des murs incas, le temple du soleil, les terrasses de culture inca et des vues imprenables sur la vallée.
Le village de Pisac a développé un tourisme chamanique. Étrangement on se sent un peu décalé avec nos tenues "techniques" alors que l'on croise toute une population de gringos aux tenues baba cool, la panoplie complète des pieds à la tête. Ce qui nous fait sourire c'est que malgré leur apparence débraillée ils fréquentent un resto bar très tendance, aux tarifs prohibitifs par rapport au niveau de vie locale. C'est le nouveau Ubud.
Demain retour à Cusco
Sur la route de retour nous avons décidé de nous arrêter à un refuge d'animaux, la plus part blessés ou maltraités. Ça nous changera des vieilles pierres !C'est le santuario de Cochahuasi. En fait, ce n'est pas bien grand et on fait le tour rapidement. L'avantage c'est que l'on peut approcher les animaux de près. Il y a les vigognes les lamas et les alpagas, un petit Bambi trop mignon, un chat andin bien caché et des pumas à bonne distance. On y trouve un petit ourson, des singes et de magnifiques perroquets. Le clou de la visite c'est de pouvoir approcher les fameux condors et les voir voler. Impressionnant. On a passé vraiment un bon moment.
A la sortie, on campe au bord de la route en espérant le passage d'un collectivo pour Cuzco, ce qui se produisit rapidement. On se croyait encore chanceux à ce moment, mais une sacrée surprise nous attendait. En effet au bout de qq km, la route était barrée par un contrôle des officiers des transports. Notre chauffeur ne devait pas être en règle car il a pris un petit chemin de terre en espérant le contourner. Mais il ne connaissait pas les lieux, finalement on s'est retrouvé en pleine campagne sur un chemin devenu impraticable. Après maintes palabres, arrive sur un autre chemin un peu plus haut un autre minibus en contre sens. Il fallait changer de bus pour pouvoir continuer le voyage. Au début ça nous amusait jusqu'au moment de constater qu'il n'y avait plus de place pour nous dans le nouveau bus qui était plus petit !! Ma que hacemos nosotros ???? Finalement ils nous ont plantés là, avec nos lourds sacs à dos. Quel culot ! J'enrageais mais il n'y avait rien d'autre à faire que de retourner à pied sur la route principale. Mésaventure faisant un péruvien nous a pris en stop moyennant le prix du collectivo (ils ne connaissent vraisemblablement pas le sens de faire du stop ici) mais nous avons exigé qu'il nous dépose à 2 pas de la place d'armes. C'était à moindre mal finalement et nous avons pu en rire.
Reste plus qu'à se détendre avant d'entamer une nouvelle destination que nous attendons avec impatience... l'Amazonie à partir du 11 novembre jusqu'au 14. On partira sans ordi alors il faudra patienter jusqu'à notre retour pour tout savoir.
Pour l'instant on est bien installé dans une association d'aide aux enfants Qosqo Maki. Merci pour l'adresse Christel et Guy.
Cusco est devenue notre ville d'adoption. A force d'y faire des aller-retour nous la connaissons bien et malgré les premiers jours difficiles, nous avons appris à l'aimer. Notre second et notre troisième séjours (avant et après l'Amazonie) nous ont permis de parcourir ses rues plus tranquillement à la recherche d'une paire de chaussettes, de la boulangerie de l'association et du coup de découvrir des quartiers ou nous ne serions jamais allés.
Les choses de la vie, quoi.
Justement aujourd'hui on tombe sur un défilé immense des écoles de la ville. C'est très coloré et joyeux, les enfants portent de magnifiques costumes et dansent chacun une danse traditionnelle de carnaval jusqu'à la place des armes.
On a affiné nos visites culturelles avec le temple du soleil qui est une curiosité incontournable. En fait, quand les espagnols sont arrivés, ils ont pillé tout l'or du temple puis l'on donné aux Franciscains pour y construire pardessus une église et un monastère. Le résultat est étonnant avec un mélange des 2 types architecturaux et finalement une bonne conservation des murs incas.
Notre séjour à Cusco s'est fini par une soirée dégustation de 9 cocktails au Pisco (boisson nationale venant de la région de Ica) au bar nommé "le musée du Pisco". Bon, entre nous, le retour à notre chambre a été plus que joyeux et il me restera en mémoire des fous-rire interminables sur la place des armes.