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DESTINATIONS > AMERIQUE > Caraïbes 2020






De Ste Lucie aux Grenadines
APPREILLER POUR LES CARAÏBES



















Le grand jour est arrivée... par Sandrine
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C'est enfin vendredi, le grand jour où nous quittons la terre ferme pour le voilier Cyclades de 43 pieds de chez Beneteau. Bon, à priori on risque de rester au port pour commencer car un avis de tempête a été annoncé. Même les bateaux navettes ne circulent plus ! Vent fort et gros creux (grosses vagues) ça commence bien surtout pour notre première fois ! Tant pis on attendra, on est quand même en Martinique, une île qui nous a déjà bien plus.

Coup de fil de Tom, propriétaire du bateau "ça va être compliqué avec le mauvais temps de venir, j'ai eu des avaries, je suis à la grande anse !" oups ,
enfin il répond c'est déjà pas mal car nous n'avons pas de contrat de loc malgré l'acompte qu'on lui a envoyé en février. On attend patiemment au port du Marin. Il arrivera finalement à la nuit tombée au port sur un ponton au milieu des catamarans. Entre temps, Renelle et Raphaël nous avaient rejoints pour boire un verre. Ils nous accompagnent donc jusqu'au bateau. On voit mal de nuit mais il a l'air sens dessus dessous. Enfin il en impose, il est grand et spacieux. On va dormir là, Tom s’excuse, le ménage n'a pas été fait et il a des réparations à faire.
Dans un sens, comme on ne peut pas sortir à cause du mauvais temps ce n'est pas bien grave.

Journée réparation
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La journée suivante, Luc s'est retrouvé plein de cambouis à réparer le guindeau (moteur de l’ancre) pendant que je nettoie à fond. Vive les vacances !!!! Jeremy arrive le soir, on va le chercher à l'aéroport, avec la voiture de Raphaël, le bateau est enfin présentable. Il fait nuit et il pleut mais quel plaisir de le retrouver, le petit !

Dans les joies de la pré-navigation, il faut faire le plein de nourriture alors on va au supermarché en annexe (petit bateau à moteur) et l’on se « gare » au ponton comme d’autres se garent sur le parking du magasin. C'est plutôt amusant. Au fait, de bon matin, on nous demande de quitter le ponton, nous n'étions pas vraiment les bienvenus. Tom part en trombe, oublie de détacher un boute et fait peur à un catamaran qui rentrait ! Il choisit de s'amarrer à une bouée (toujours de façon illégale). Difficile d’attraper la bouée par l'avant, il faut s’y reprendre plusieurs fois. Bonjour notre première manœuvre ! Et ça s’est vu de suite, le capitaine est inquiet de nous laisser son bateau. Nous aussi, pas très confiants finalement, vu la taille et le nombre de petit truc qui ne fonctionne pas... Pour la bouée, normalement il faut demander l'autorisation mais il fait comme chez lui !
Plus tard, alors que je suis seule sur le bateau, la capitainerie passe par là en annexe. L’agent a reconnu le bateau de Tom, et un peu désespéré, il nous autorise pour une nuit à 20 €. Okay, on commence à cerner le personnage hahaha !
 


Changement de programme
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Bref, le lendemain le guindeau et un tas de bricoles sont réparés, nous avons une conversation avec Tom. Nous réalisons que le défi est trop ambitieux pour nous. Il nous faudrait un skipper… C’est que Tom a son billet d'avion retour en Belgique pour le soir, sa femme et ses enfants l’attendent...Entre hésitation et tentation il nous dit finalement "et si je restais avec vous ?!" Rhooo quelle merveilleuse idée, elle fait retomber la pression qu'on avait sur les épaules et nous sommes ravis ! Top là, c'est parti et on est doublement motivé pour l'entretien du bateau et lâcher prise sur ses petits défauts. C'est aussi un garçon au grand cœur. La croisière est sauvée !


Soirée inaugurale
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Aussitôt nous mettons les voiles sous l’ordre du capitaine Tom, direction la baie de Saint Anne. C'est en pleine manœuvre que l’on s'aperçoit qu'il manque un crochet à la grande voile. Impossible de la hisser ! Luc et Tom réparent vite fait alors que le pilote automatique est en route car nous sommes déjà dans le vent. C'est à l'arrache ! Mais l'équipe fonctionne bien. Il y a encore beaucoup de vent et de vagues, du coup la baie de St Anne qui paraissait si calme est quand même bien agitée. Le voilier bouge bien. Tom décide que nous partirons quand même le lendemain (alors que le mauvais temps n’est pas fini) ça promet.
Comme nous voulions partager avec nos amis une soirée sur le bateau, nous les invitons vite au dernier moment. Heureusement ils répondent tous présents et Luc va les chercher avec l'annexe au ponton devant l'église de St Anne. Joyeuse ambiance bien arrosée au punch planteur et pina colada. Trop sympa malgré le tangage, ça fait du bien de se lâcher après toutes ces mésaventures et incertitudes !!!!
J1: Traversée agitée
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Lundi, les choses sérieuses commencent. Au fait, je ne vous ai pas dit ! Nous changeons d'itinéraire, après discussion au port du Marin au Punch resto et avec Tom, nous avons décidé d'abandonner La Dominique-Guadeloupe et d'aller à l'opposé, en direction de Sainte-Lucie et les îles Grenadines qui font parties du Commonwealth britannique. Il paraît que c'est plus sauvage et encore plus beau. Wahoou trop bien, c’est excitant !
Donc première étape,  Sainte Lucie à 70 milles ! Mon dieu, quelle traversée les amis ! Il y a toujours avis de grand vent mais nous partons quand me, nous avons confiance en notre capitaine. La mer Caraïbes
est démontée, il y a des creux de 3m, jusqu'à 7m ! En plus le vent fait évidemment giter (pencher) le voilier de façon impressionnante (Je tiens à préciser que les photos ne sont pas contractuelles, nous n’avons pris aucune photo de cette traversée trop agitée).
Sérieux, on s'accroche sur le pont car en bas, dans le carré c'est juste impossible, le voilier est malmené de gauche à droite, d’avant en arrière. On se prend des vagues dans la tronche, Jeremy et moi nous devenons tout blanc.... C'est moi qui inaugure le nourrissage des poissons, et malheureusement contre le vent. Tout le monde en profite ! C'est horrible ! Tom me fait tenir la barre pour calmer mon estomac mais c'est un massacre. Il me crie "à droite en haut de la vague, à gauche juste après et tu recommences" La barre est très lourde à cause de la résistance de l’eau et du vent, cafouillage, on fait carrément demi-tour en pleine tempête ! Je vous dis, le massacre. C’est
 
vraiment hyper sportif et difficile, j’ai les bras en compote. Pointe à 10 nœuds,des creux max de 7 mètres, des rafales à 38 nœuds. On se fait rincer par les vagues qui passent par-dessus bord.
Arrivée fracassante à Ste Lucie
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Finalement après 4h de bagarre, nous finissons avec le moteur et les voiles à l'approche de l'île. Et là, mauvais signe, le moteur sent le brulé, « vite il faut le couper ! » Nous entrons dans la baie de Rodney toute voile dehors alors que ça souffle encore fort. Chose qu'il ne faut jamais faire ! Luc et Jeremy affalent la grande voile, enroulent le génois difficilement car le vent s’engouffre toujours dedans. Puis Luc jette vite l'ancre à la main (car le guindeau dépend du moteur). Et nous voilà arrêtés, ouf nous pouvons souffler. Bon, nous n’avons pas pu trop s’avancer à l'intérieur de la baie alors le voilier gite quand même
beaucoup. Terre, envie de mettre les pieds sur Terre ! On part rapidement avec l'annexe dans l’anse du port qui contraste d’un coup tellement la mer y est calme. Enfin, soulagement, nous débarquons et nous prenons une petite bière pour nous remettre de nos émotions. Maintenant il faut réparer le moteur. J'ai toujours l'espoir de dormir calmement au port puisque la réparation devait être rapide. Ben non, le problème technique persiste, impossible. Tant pis, il faut voir le bon côté des choses, nous passerons la nuit bercés par les vagues. Et finalement une fois allongée, j’ai l'impression que ça bouge moins. Mais il reste tous ces bruits étranges, frottements, grincements, claquements des drisses sur le mat, chocs contre la coque, glouglou de l’eau…
J2: Jusqu'au port de Marigot
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La nuit portant conseil, Tom et Luc réparent le moteur de bon matin et il vrombit de nouveau. Tom a réussi à négocier l'amarrage au port alors le voilier glisse paisiblement dans un long canal calme et bordé de jolies et grosses maisons à l'américaine, on se croirait dans le village Disney ! La manœuvre a encore été épique, Jeremy saute sur le quai et tire de toutes ses forces sur le boute avant. Heureusement un black costaud bien habillé dans sa tenue d'équipage passait sur son vélo. Il a vu qu'on risquait de taper la proue contre le quai alors il a bondit tel l'homme qui valait trois milliards et il a repoussé le voilier de ses mains. Wahoo on est en plein film !!! C'est enfin le calme après la
tempête. Jeremy et moi, nous nous détendons à la piscine du port pendant que Luc et Tom continuent à bricoler. On se fait un bon plat de pâte sur le bateau bien stable, quel plaisir. Mais il faut repartir alors nous longeons la cote de Ste Lucie, sans encombre jusqu'au port de Marigot. Tom connait un resto où l'on peut s’amarrer gratuitement si l'on consomme un peu. La manœuvre n'est pas aisée. En marche arrière alors que Luc jette l'ancre avant que la poupe se rapproche du quai. Impeccable, du 1er coup ! Bar resto à nos pieds, wc et même douche cachée aux milieux des bâtiments, un bon plan de Tom. Nous allons nous dégourdir les jambes jusqu'à un point de vue sur toute la baie. Trooop beau ! Encore un bon plan de Tom, il nous indique un grand hôtel avec plusieurs piscines et bar dans l'une d'elle. Nous jouons les millionnaires le temps d'un jus de fruits Olé ça ce sont des vacances ! Nous finissons la soirée bien arrosée autour d’une pizza pour fêter ça.
J3 : Le Piton
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Troisième étape sur l’ile de Sainte Lucie au site très prisé du Piton. En fait, il y 2 pics majestueux qui défient la mer et semblent veiller sur son village Soufrière. Ici c'est moins bling bling. Pour tout dire, Tom a adapté notre itinéraire à la météo. Nous attendons que la mer se calme en faisant du cabotage. La journée à terre est agréable. Tom nous négocie un taxi pour l'après-midi. Nous enchainons la visite d'un jardin avec mille fleurs et cascade, point de vue sur la baie et surtout un bain d'eau chaude soufrée dans la secrète Jérusalem au milieu de la végétation. Ça c’était vraiment cool. J’ai l’impression de gambader. Surtout que l’amarrage à la bouée est encore agité pour cette nuit alors j’en profite.

- Les Grenadines -
J4-5: Bequia
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Nous larguons rapidement les amarres au matin, notre journée est loin de se terminer. L'idée est de rejoindre l’ile de St Vincent (2h) et de la longer (2h de mer calme agréable sous le vent) pour naviguer 2 h de plus sur une mer des Caraïbes bien agitée, pour entrer enfin dans les Grenadines avec l’espoir de trouver un port paisible. 6h au total ! Nous accostons donc sur l’ile de Bequia, la plus grande des Grenadines. Belle baie bien protégée avec un petit village de maisons colorées.
Nous la découvrons avec plaisir et on s'y sent bien, marché aux fruits et légumes, marché aux poissons, bars et cafés, petits stands de souvenirs. Ambiance décontractée.
Comme dans les autres iles, j'ai oublié de vous en parler, on retrouve une dominance de la culture reggae, et du style Rasta des locaux. Musique à fond et dreadlocks ! Sans oublier qu'à tout moment, on nous propose de l'herbe et certainement d'autres drogues si on voulait. Ils sont toujours très friendly pour te vendre qqchose. Nous passerons 2 nuits ici afin de retrouver un peu de sérénité et le temps que Tom fasse recoudre le haut vent. Il y a aussi une belle promenade en bord de mer jusqu'à une petite plage. Le soir, soirée musicale au coco bar. C'est l'occasion de prendre un cocktail et de danser, l'orchestre est bon et le rythme reggae se fait plus familier ! Je ne manque pas de volontaire pour m'enseigner les pas chaloupés, le tout sous l'œil attentif de Luc hahaha.
 
 
 

J6: Tabago Cays
 
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Le temps semble plus clément, nous pouvons enfin nous diriger au milieu des îles Grenadines. Tom nous promet le paradis...
 
Effectivement, nous arrivons à l'archipel des petites iles de Tobago Cays dont un sanctuaire de tortues sur fond de sable blanc et eau turquoise. C'est magique ! Du pont, nous voyons passer les tortues tranquilles qui remontent à la surface pour respirer et redescendent brouter l'herbe au fond. A peine jeté l'ancre, nous mettons masque et tuba pour nager avec. Excellent ! Il y a aussi de nombreux poissons-coffres, normal ils sont immangeables. Pour voir plus de poissons, il y a aussi une barrière de corail peu profonde. Seulement en snorkeling nous découvrons les petits poissons tropicaux colorés, bleus, jaunes, des poissons perroquet multicolores. Jeremy a eu la surprise de sa vie en tombant nez à nez avec un beau requin de 1,50m 2m. Luc est arrivé trop
tard pour le filmer mais voilà une sacrée plongée ! On finit la soirée dans une gargote locale spécialisée dans la langouste. C'est un massacre de ses grosses bêtes charnues. On est loin d'être seul et de nombreuses tables ont déjà attaqué le festin ! Car oui, c'est un régal, on s'en met plein les mains et la musique de notre Marshall portable nous permet de faire connaissance avec la table de français juste à côté.

Comme on dit souvent le monde est petit, un jeune couple est de Fréjus et St Raph ! On fait la fermeture et c'est dans le noir que nous récupérons l’annexe sur la plage. La tempête s'est levée, le temps d'arriver au voilier, nous sommes trempés par les vagues et morts de rire. Le bateau gite, ça promet encore 1 nuit mouvementée, vent à 20 noeuds
.
J7: L'Île Union
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Le matin, fini le paradis, je suis barbouillée. Tom décide de vite partir, on reviendra. La météo prévoit du vent toute la journée. Après 2h houleuse on se calle dans la baie Chatham sur l'île Union. Bizarrement toujours des rafales à 20 noeuds mais pas de vagues ! Youpi. Tom me largue sur la plage pour calmer mon estomac pendant que père et fils partent à la chasse sous-marine avec le fusil. Pourvu qu’on mange du poisson aujourd'hui car jusqu'à maintenant la pêche à la traine n'a rien donné. Ce sera une sèche, un poulpe et un oursin blanc. On a donc acheté un thon à un pêcheur qui est venu nous le vendre directement au bateau.
Nuit tranquille.
J8: Palm island
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Le lendemain nous partons pour seulement une heure de navigation jusqu'au port de Clifton de l'autre côté de Union. Ça nous permet de se balader dans la rue principale et de faire le plein d'eau. C'est toujours agréable de trouver des ports je trouve. L’accostage au ponton s'est plutôt bien passé, on commence à être rodé ! Et Tom sait toujours comment demander pour rester qq heures gratuitement. Après un bon roti roboratif (c'est un curry de pommes de terre enveloppé dans une crêpe, il peut être au poulet ou beef ou poisson). Franchement ça calle bien l'estomac de marin qui a

dormir alors demi-tour, à la recherche d'une baie plus calme. Nous jetons l'ancre plus loin, proche de la côte, mais au milieu de rien, au grand dam de Tom, pas un bar, pas une bière aux alentours ! Sérénité. Pour nous, c'est plutôt une soirée plus sauvage que nous apprécions. Le coucher de soleil s'offre à nous jusqu'au rayon vert final. Wahoo quelle beauté !  Allongés sur l'avant du bateau, nos yeux se perdent dans l'immensité de l'univers parmi des millions d'étoiles. Quelle belle fin de journée mes amis.
En fait, nous sommes déjà sur le chemin de retour dans les Grenadines. Mais cet archipel est tellement parsemé d'îles qu'on ne peut pas toutes les faire. Nos choix s'orientent aussi par rapport au vent et aux courants pour ne pas faire de
navigation trop longue. Bon, entre nous, je soupçonne aussi le capitaine de faire des choix par rapport au bar dans les ports.... Hahaha mais ce ne sont que des
 
toujours faim. En face, nous voguons tout droit sur la petite Palm Island à la plage de sable blanc et à l'eau turquoise. Un paradis !!!! On se fait bousculer par les vagues sur la plage mais on s'amuse vraiment en toute insouciance. C'était sans compter sur Tom et ses imprévus. Va savoir pourquoi, impossible de démarrer le moteur de l'annexe, il faut rentrer au bateau à la nage alors que nous avons tous nos appareils non étanches !!! La bonne blague... Heureusement on avait les sacs étanches, m'enfin on n'a pas osé les mettre sous l'eau. La traversée à la nage a été difficile surtout pour Luc qui portaient un sac chargé à bloc à bout de bras et devaient nager qu'avec les jambes. Heureusement tout le monde a réussi à monter à bord sans mouiller les affaires et … à bout de souffle. Mais ça va pas, non !
Et voilà c'est reparti pour l'île de Canouan, en arrivant dans la baie, on a eu la surprise d'être poussé dedans par de longues vagues. Ha ça c'est pas bon pour

suppositions. En tout cas, il est toujours très fort pour éviter lesclearances ou pour avoir un appontement gratuit. C'est qu'on a régulièrement des avaries à réparer alors les ports ne peuvent pas refuser son accueil dans ces cas-là. Il nous restera donc à réparer le moteur de l'annexe.
 

 J9: L'Île Mustique
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Bref, avant d'y arriver il nous a bien fallu naviguer. La mer est encore assez agitée. Comme d'habitude nous jetons 2 lignes de pêche à la traine. Cette fois ça mord ! On ramène la ligne énergiquement. Un gros barracuda, enfin une prise. Tom nous dit que ce n'est pas bon, que ça pue. Il n'a pas tort. Mais comme les premiers hommes nous ne voulons pas lâcher notre prise et Luc commence à le découper, assis à l'arrière du bateau malgré les balancements et le gite perpétuel. Ce qui devait arriver arriva, le poisson a glissé de ses mains et il est retourné à l'eau ! Notre diner est perdu. Toujours pas de poissons frais. Misère !

Nous étions très inspirés par le nom de l'île Mustique. C'est une ile très sélecte, qui regroupe les maisons aussi bien de la reine d'Angleterre que de Mike Jagger. L’eau de la baie Britania est turquoise et plate. Idéal pour jeter l'ancre. Comme l'annexe n'a plus de moteur, nous débarquons à la rame. Rien ne nous arrête ! Tom a négocié un arrêt gratuit de 40mn pour manger sinon l’accès est très cher. En réalité, on ne fera pas de pause déjeuner dans l'île mais dans notre carré avec un bon plat de pâte et on repartira 2h après ! On croirait rentrer dans le village de Disney, tout est propret, ranger, beau. Le supermarché est dans une jolie maison en bois jaune, difficile à repérer au premier abord. Le temps de monter à un point de vue, faire 3 courses et voir le très connu de Basil's bar sur la mer. La plage est d'un sable blanc, très fin. Quel beau paradis ! On n'oserait même pas jeter un bout de papier.

Il est seulement 2h de l'après-midi, il nous reste assez de temps pour rejoindre enfin l'île de St Vincent que nous avons zappé à l'allée. En 2h de navigation un
peu houleuse, on atteint la pointe sud, et donc on s'incruste sur le ponton de Blue Lagoon puisque nous avons toujours le moteur de l’annexe à réparer.
C'est Luc qui s'y collera à l’arrivée. Démonter, nettoyer après quand même une pause dans la piscine de l'hôtel. Encore un bon plan de Tom qui connaît bien tous les accès ! On aura droit aussi à la douche. C'est toujours un luxe de pouvoir se laver à terre avec de l'eau douce à volonté.

J10: Le Volcan de St Vincent
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Un peu de terre ferme, retour au plancher des vaches et à nos habitudes de routard. Le capitaine reste au bateau alors que nous quittons le bateau tous les 3 avec excitation, basquets aux pieds et petits sacs à dos pour une excursion jusqu'au cratère de la soufrière. Tout commence avec le minibus local, coloré et musique à fond. Le chauffeur a aussi le pied à fond sur l'accélérateur sur la petite route sinueuse qui longe la côte. C'est dans un train d'enfer et à moitié hystérique qu'on arrive en 40mn à George Town ! Ha et j'ai oublié, tous entassés entre des locaux qui ne sont pas des demi-portions comme en Éthiopie. J'ai compté jusqu'à 18 passagers. Si on se renverse personne ne bougera d'un centimètre ! Petit changement de bus pour 1 km ou 2 qui nous dépose devant une gargote. Elle fait des plats complets (poulet sauce sucrée, gratin de pâtes, purée, riz, crudités, banane plantain), il n'est que 11h du mat. Mais il ne faut jamais entamer une ascension le ventre vide et comme il pleut pas mal ça nous nous laisse le temps de décider ce qu'on fait. Le ciel nous donna vite la réponse. Comme par miracle les nuages se lèvent et un rayon de soleil nous encourage. Nous prenons une route qui monte à travers les champs
de bananiers. La première voiture qui passe nous prend en stop tous les 3 ! Wahoo ce sont 2 cuisinières qui apportent le déjeuner aux travailleurs d'un chantier. Sympa… La grimpette s'annonce sévère. Nous traversons une forêt tropicale humide pleine de fougères de bambous géants et de palmiers. On transpire énormément et chose nouvelle pour nous, nous ressentons la terre bouger sous nos pas et à chaque effort comme si nous étions sur le bateau. La tête tourne et ça tangue ! On appelle ça le mal de terre !
On monte le flanc du volcan, la végétation se fait plus raz proche du sommet, allez une dernière bien raide. Luc est déjà arrivé alors que les nuages remontent de la vallée.


J11: L'Île Ste Lucie, Marigot
--- CONTÔLE DE DOUANE ---

 
Et bien en fait, il n'y a pas plus de vagues, la mer est d'huile et très peu de vent. Le bateau avance bien mais au moteur. Sincèrement pour moi (personnellement) le voilier ne gite pas (ça veut dire qu'il avance à plat) et ça me convient beaucoup mieux. Voilà, c'est dit, je ne suis pas fan de la voile !!!! Vivre sur un sol penché à 45 degrés ça me perturbe trop. Du coup, les 10h sont vite passées, j'ai pu faire autre chose, comme tresser un bracelet souvenir pour le capitaine, manger, faire pipi !
Nous connaissons déjà le port de Marigot mais le ponton du bar est déjà
occupé. Alors nous jetons l'ancre, la mer est tellement plane que ce n'est plus un problème. On avait oublié que Jérémy n'était pas déclaré car il avait un passeport périmé. Lorsqu’un douanier local avec une coupe à la Jackson five en blond nous tombe dessus (à tous les 3). Il nous demande les papiers de la "clearance" (oups pas fait !) mais on lui promet de venir de suite. C'est Tom qui négocie, le problème c'est qu'il nous a bien vu tous les 3. En payant un peu plus, il accepte le mensonge que Jérémy était sur un autre bateau... Mais bon, on n'en mène pas large. On repartira le lendemain tôt avant que les bureaux ouvrent. Pirate !!!

J12: L'Île Ste Lucie, Rodney
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Plus sereinement, on se pose à Rodney bay que l'on connaît déjà. Pour l'après midi nous jetons l'ancre devant la grande et belle Reduit beach. QG de Tom -> le bar Marie's, et nous, à sa manière, nous squattons 3 chaises longues. On devient sans gêne ! Après 18h, nous accostons au ponton, les bureaux sont fermés alors nous ne risquons pas de payer... combine du capitaine bien sûr ! Le soir, il nous amène dans un petit quartier chaud de Gros Islet, où une rue se transforme tous les vendredis soir en sorte de discothèque géante avec plein de stands de grillades et de cocktails. Effectivement après un punch bien tassé, l'ambiance monte, un dj diffuse de la musique sur un mur géant d’enceintes, tout le monde danse dans la rue. Beaucoup de touristes mais aussi des locaux, les femmes aux tenues moulantes sur leurs corps opulents. J'adore leur assurance et leur façon d'assumer leurs formes. Nous enchaînons les verres de cocktail offerts par le capitaine, c'est notre dernière soirée avec lui, c'est sa façon aussi de nous remercier. Nous perdons un peu pied et on se laisse embarquer par l'ambiance.
Bonne fin de croisière mon capitaine !!

J13: Retour à la Martinique
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Le lendemain ce n'est pas la même, on a joué les prolongations pour passer cette soirée mais Tom aurait déjà dû être au Marin. Du coup, départ très matinal (et sans payer pour la dernière fois !) pour faire la traversée ste Lucie la Martinique car notre capitaine rentre en Belgique l'après-midi même. Il ne faut pas de pépins en route. Mer d'huile, pas de vent, on fait tout au moteur, toutes voiles dehors malgré tout. C'est la même traversée qui nous avait tant secoués il y a 13 jours, et pourtant c'est le jour et la nuit. 11h30 on débarque au Marin.



Nous avons convenu avec Tom de faire le plein et de laisser le bateau à l'ancre pour la semaine qui nous reste.
Le voilier nous servira de maison et nous allons continuer à visiter la Martinique avec Jérémy. Nous avons besoin d'un peu de stabilité. Même si c'est relatif sur un bateau, la mer est maintenant plate et elle nous berce gentiment, comme pour demander pardon.


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